Devrions-nous vraiment nous entraîner comme les athlètes de haut niveau ?
Il est courant de tomber sur des vidéos d'athlètes de haut niveau en plein entraînement, quelle que soit la discipline sportive qu'ils pratiquent.
Ces vidéos mettent généralement en avant leur préparation physique, plutôt que leur entraînement spécifique lié aux compétences de leur sport. Ces séquences sont souvent très motivantes et suscitent un grand nombre de vues.
On y voit les athlètes réaliser une multitude d'exercices de renforcement et d'assouplissement, de plus en plus complexes.
Il est alors tentant de se dire : "Si cet athlète le fait, pourquoi pas moi ?
Que montrent vraiment ces vidéos ?
L'athlète, Instagram et les bases
Toutes ces vidéos ne représentent qu'une petite partie de la préparation physique de l'athlète. C'est en général la partie la plus "instagrammable", la plus intéressante à montrer. Elle a ce côté spécial et original qui suscite l'émerveillement.
Toutefois, les meilleurs athlètes se concentrent sur l'amélioration continue des bases, même dans leurs entraînements spécifiques à leur sport. C'est beaucoup moins intéressant pour publier sur Instagram, mais c'est ce qui fait gagner les compétitions !
La préparation physique de l'athlète : PPG et PPS
Prenons en plus en considération que la préparation physique n'est pas non plus là où il passe le plus de temps. L'athlète doit peaufiner les fondamentaux, les compétences de base de son sport.
Mais même en ce concentrant sur la préparation physique, c'est la même chose.
On nous montre des mouvements extrêmement compliqués et spécifiques qui ressemblent beaucoup à son sport.
Cela amène de nombreuses personnes à penser que leur propre préparation physique devrait ressembler à cela.
C'est une erreur. Il convient en effet de comprendre qu'il y a plusieurs types de préparation physique : la PPG (Préparation physique générale) et la PPS (Préparation physique spécifique).
La PPS est généralement très Instagrammable. Elle est vraiment spécifique au sport. Elle peut parfois ressembler au sport lui-même. Elle vise à renforcer, assouplir et améliorer une endurance spécifique pour ce sport. Mais cette PPS est construite sur la PPG. Elle ne représente guère que 20% de l'entraînement.
La base, LaDe plus, il est important de distinguer deux catégories et demie de préparation physique. Il y a la préparation physique spécifique, qui est vraiment ce qui est spécifique à un sport en particulier. Cela représente environ 20% de l'entraînement.
Ensuite, il y a la préparation physique générale, la PPG, où même les athlètes de haut niveau passent beaucoup de temps. Cette préparation physique générale vise à renforcer de manière générale une qualité particulière, comme la force, l'endurance ou la souplesse, sans être spécifique au sport pratiqué. C'est ici qu'on pourra pratiquer toutes sortes de mouvements généraux : des squats, des soulevés de terre, des swings, des relevés avec kettlebell...
Devrions-nous nous entraîner comme un athlète ?
Oui et non !
Oui, dans la mesure où nous comprenons que l'essentiel de l'entraînement de l'athlète consiste à améliorer les bases. En termes de préparation physique , c'est la PPG : revoir et renforcer les basiques. C'est l'essentiel.
Le spécifique ? Cela dépend de ton niveau.
Si tu es très avancé dans ton sport, peut-être que tu peux commencer à faire de la préparation physique spécifique. Mais si tu en es à ce niveau, tu as probablement déjà des entraîneurs et des préparateurs physiques spécialisés...
Le cas particulier de la PPGS
La frontière entre PPG et PPS n'est pas non plus très nette.
Premièrement, ce qui est de la PPG pour un athlète est de la PPS pour un autre. Pour un footballeur, les squats, c'est de la PPG. Faire des sprints par intervalle, c'est de la PPS. Pour un pratiquant de force athéltique (powerlifting), c'est le contraire !
Ensuite, il y a aussi une zone entre les deux. La Préparation physique générale spécifique.
Cela reste de la PPG, dans la mesure où l'objectif est de gagner globalement en force, souplesse, mobilité, et que les résultats s'appliquent à toute sorte d'activités. C'est un peu du spécifique, dans la mesure où on choisit des exercices généraux qui répondent à certaines particularités du sport pratiqué.
L'exemple de l'escalade
(Suspense... il y a du nouveau qui arrive pour les grimpeurs)
Conclusion
Pour certains cas très particuliers, la PPS est nécessaire. Les athlètes concernés ont déjà une équipe pour les accompagner.
Pour d'autres, on pourra envisager de la PPGS. Nul besoin de copier les athlètes sur Instagram : cela reste très proche de la PPG.
Pour la plupart d'entre nous, la Préparation physique générale est suffisante. Il est important de se concentrer sur les bases, même si elles ne sont pas les plus intéressantes à montrer sur Instagram. Elles restent terriblement efficaces pour relever tous les défis dans la vie de tous les jours, sans se compliquer inutilement l'entraînement.